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celui des Massessyles, à l'Ouest, est gouverné par Syphax. La
puissance de celui-ci est montrée par le fait qu'il prit parti
contre Rome et entra en campagne contre Scipion l'Africain, à la
tête de 60.000 hommes.
La bataille de Zama (202 av. Jésus-Christ) et la ruine de Carthage
allaient marquer 1e début d'une période agitée dans l'histoire de
l'Algérie.
II
La Conquête Romaine (Voir
carte)
L'installation définitive de Rome en Afrique du Nord se fit par
étapes et dura deux siècles et demi, si l'on compte à partir de
la bataille de Zama.
Au début, les Romains se contentèrent de détrôner Syphax, et de
donner son royaume à Massinissa qui se trouva régner ainsi du
Maroc à la Tripolitaine. En 146, trois ans après sa mort, Rome
annexa le territoire de Carthage (province d'Afrique ou
Proconsulaire).
A la mort de son successeur Micipsa, qui avait été comme lui
fidèle à l'alliance, ou mieux à la domination de Rome, le grand
royaume fut partagé entre plusieurs prétendants. L'unité fut
reconstituée par Jugurtha, qui fit assassiner ses cousins Adherbal
et Hiempsal. Jugurtha n'accepta pas la vassalité de ses
prédécesseurs vis-à-vis de Rome. Celle-ci subit un certain temps
les manifestations violentes de son indépendance (assassinat
d'Italiens amis de Hiempsal, corruption des envoyés du Sénat, puis
de magistrats dans Rome, et, dans cette même ville, assassinat d'un
prince indigène rival). Après la défaite d'une première armée
romaine, il fallut quatre ans de dures campagnes pour réduire
Jugurtha, et encore par trahison. La province romaine fut agrandie
et le royaume partagé entre Hiempsal II et Mandrestal.
La période des guerres civiles qui marquèrent la fin de la
République romaine donna quelque répit aux souverains indigènes
de l'Afrique du Nord. L'un d'eux, Juba Ier, prit parti contre César
et se mit à la tête de 30.000 fantassins et de 20.000 cavaliers.
La bataille de Thapsus (46 av. Jésus-Christ) ruina ses espérances,
mais sans que Rome se décidât à annexer tout le pays. Une
nouvelle province, dite de
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Numidie, dont l'historien Salluste fut le premier gouverneur, fut
créée. Mais Sittius, un chef de bande italien, et un prince
Numide, Bocchus, qui avaient affaibli Juba Ier, en se jetant sur
ses États, eurent en récompense, le premier Cirta, le second
Sétif.
Après la mort de Bocchus, Auguste, son héritier, établit dans
ses États des colonies de vétérans, mais, en 25 après
Jésus-Christ, il donna son royaume, augmenté de territoires au
sud de Cirta et des provinces romaines, à Juba II. Profondément
imprégné de culture gréco-latine, artiste et littérateur avant
tout, Juba II, dans sa capitale Caeserea (Cherchell), fut toute sa
vie fidèle à l'alliance romaine.
Son fils et successeur Ptolémée le fut aussi. Mais les politiques
de Rome jugeaient le moment venu d'annexer toute l'Afrique du Nord.
Le faste que le roi déploya dans un voyage à Rome suscita la
jalousie de l'empereur Caligula, qui le fit jeter en prison et
assassiner. Deux nouvelles provinces furent constituées : la
Maurétanie Tingitane (partie septentrionale du Maroc, moins le
Riff, qui resta indépendant) et la Maurétanie Césarienne (partie
septentrionale dés départements d'Oran et d'Alger, partie
occidentale du département de Constantine.
Même après la réduction complète en provinces, l'apport
ethnique des Romains fut extrêmement faible. Il y avait eu déjà
les bandes italiennes de Sittius à Cirta, puis les colonies
fondées par Auguste pour établir ses vétérans : sur la côte
Igilgili (Djidjelli), Saldae (Bougie), Rusazu (Azeffoun), Rusguniae
(Matifou), Gunugu (Gouraya), Carteinnae (Ténés), et, à
l'intérieur, Aquae (Hammam Rirha), Zucchabar (Miliana), Tubusuctu
(Tiklat, au sud-ouest de Bougie).
Dans la plupart des cas, comme les noms mêmes l'indiquent, il
s'agit d'établissements effectués dans des centres indigènes
déjà existants. Il en fut de même par la suite. On connaît
Oppidum Novum (Duperie), sur le Chélif, Madauros (au sud de Soukh
Ahras), Sitifis (Sétif), Cuicul (Djemila).
L'administration romaine en Afrique du Nord se caractérise par le
petit nombre des fonctionnaires. La base de la vie publique était
la Cité ; suivant sa politique ordinaire, Rome reconnaissait
plusieurs espèces de cités jouissant de droits particuliers et
plus ou moins étendus, élisant annuellement leurs magistrats
assistés d'un conseil de décurions. La collation des diverses
dignités entraînait l'obligation de verser une somme importante
au trésor, et les fonctions étaient exercées gratuitement. |
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