|
et exprimer avec vigueur des idées éparses dans
nombre de travaux. Nous les avons choisis parce qu'ils reflètent
bien les idées communes, mais avec une originalité dans le point de
vue et un accent personnel dans l'expression qui a retenu notre
attention. Qu'ils ne nous en veuillent pas de découper dans leur
texte des passages assez longs et peut-être d'avoir — bien
involontairement, — trahi leur pensée ; nos ciseaux sont bien
difficiles à manier, nous souhaitons qu'ils ne s'allongent pas,
quelquefois, jusqu'à se transformer en gaffes !
Louons d'abord la prudence de M. Foiret : « J'ai cru bien de
n'écrire rien à ce sujet (de l'Algérie) qui aurait pu me paraître
définitif avant qu'une rentrée dans une civilisation différente,
dans un climat tout autre, dans l'activité normale de mes cours
m'ait involontairement apporté un peu du recul indispensable pour
oser un jugement, des appréciations, un rapport en un mot sur ce que
j'ai pu voir et ce que je crois pouvoir tirer d'utile, en vue de mon
enseignement, d'une semblable excursion ». Étant fort économe, il a
pu rester plus de quinze jours en Algérie. « De Paris à Alger, un
voyage en 3° classe revient, faux-frais à part, à 800 francs. Cent
francs de vie et de frais de déplacements par jour sont un minimum
».
L'impression d'Alger d'abord...
« Le panorama de Marseille, du Cap Couronne au Cap Croisette, quand
on se trouve par le travers du Planier, est peut-être plus
grandiose, plus grec aussi d'allure certainement que le panorama
d'Alger au premier contact. Mais la grande rade africaine, pour qui
regarde, première fois dans sa vie, la courbe qui s'incline du pied
de N.-D. d'Afrique, à Matifou, vaut sa mondiale renommée. Alger la
blanche, autour du bloc de craie de
|
|
|
|
la Kasba, étale dans le vert méditerranéen des
jardins, des pins maritimes et des palmiers, les nouvelles Algers
non moins blanches de Saint Eugène, de Mustapha, d'Hussein Dey, du
Fort de l'Eau, aux limites mêmes de l'horizon.
« Pour l'Européen, non averti, c'est très beau, vraiment puissant,
mais assez normal. Pour le même, après 15 jours d'Algérie, c'est
bien plus joli. Saluant cette rade à son départ, il comprend mieux
quelle synthèse de l'effort, quelle synthèse de génie français... la
grande Alger est l'image, à l'entrée de l'Afrique du nord, où jamais
conquérant n'a mieux inscrit sa volonté calme et forte ».
Et voici le programme du professeur en voyage d'études :
« Je voulais, en géographie physique — et en même temps humaine si
possible et économique —, me donner une idée des parties
constitutives principales de l'Afrique du nord, — puis voir d'un peu
près le résumé de son activité commerciale par la vie de ses ports,
— enfin, par ses grandes villes du passé et surtout par ses grandes
villes du présent, sentir la condensation de l'effort ». Le
géographe est « séduit par l'aspect de l'Algérie dont les pentes
dénudées laissent voir les lignes structurales. En géographie
physique, des merveilles. En montagnes surtout, soit que j'aie
franchi le Djurdjura d'ouest en est, soit que j'aie escaladé l'Atlas
tellien du sud au nord, j'ai partout été frappé (par les) exemples,
multipliés à l'infini, de cas morphologiques parfaits pour l'oeil.
Dans ce pays à végétation restreinte, l'érosion fluviale a donné au
relief un modelé d'une précision dans les formes qui tient du
miracle. En Savoie peut-être et en moins grand nombre certainement,
j'ai vu en peu de kilomètres autant de cas de torrents, cônes de |
|