Le spécimen le plus frappant de
ce genre de construction nous est fourni par les dômes des
minarets d'El-Hakim (fig. 37 et 38) qui, ruinés par le
tremblement de terre de 702 (1302) furent rétablis sous
Beïbars-el-Djachenguir. Toutefois, ce sont là des exceptions
et non une manière de l'art arabe. Il convient donc de ne pas
s'y arrêter plus qu'il ne faut.
Une question se pose ici, qui a fait l'objet d'ardentes
controverses.
Les croisés ont-ils emprunté à l'art arabe une partie de
ses procédés? Certains l'ont cru. Ils ont vu en Égypte des
monuments tels que la porte du palais de Neym-ed-dîn ou celle
du collège de Kalaoûn : des colonnettes minces s'y groupent;
l'arc qu'elles portent a les voussures et arrière-voussures
d'un portail d'église gothique bases, chapiteaux, tympans,
tout y rappelle le style normand. Et comme le reste de
l'édifice n'était pas trop loin de tout cela, ils en ont
conclu que c'étaient là des oeuvres dont s'était inspiré
l'art de l'Occident.
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