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On appelle ces bas-fonds Heicha.
Ils sont coupés de dunes; Les berges du coté occidental sont très
accentuées et prolongent les plateaux de la Chebka. La nappe
artésienne est à une profondeur moyenne de 35 mètres.
On compte à Ngoussa environ
80,000 palmiers. C'est le point d'arrivée de la route du Mzab, à
175 kil. de Ghardaïa.
Ngoussa a eu, pendant un certain temps,
la suprématie sur les oasis d'Ouargla, qui lui payaient un tribut.
C'est, comme toutes les villes sahariennes, un amas de maisons
construites en terre, en partie effondrées, mais auxquelles la
lumière resplendissante du soleil donne un cachet pittoresque.
L'eau y est excellente. La première colonne française y pénétra
en 1857, sous le commandement du général Desvaux.
L'envahissement progressif des sables est
une cause de sérieuse préoccupation pour l'avenir des oasis
d'Ouargla. On cherche à les arrêter par des plantations qui
puissent fixer les dunes. L'oasis est entre les deux bras d'un chott
qui n'est pas à sec et lui forme une ceinture délétère. La
fièvre y est en permanence. L'insalubrité est augmentée par la
stagnation du surplus des eaux d'irrigation qui sont dépourvues
d'écoulement et croupissent dans des fossés.
Ouargla a été déclarée ville
française en 1852, après la prise de Laghouat. Ce fut, pendant
plusieurs années, le chef-lieu d'un grand commandement indigène
exercé par les chefs des Oulad Sidi Cheikh, et relevant de la
division d'Oran. L'autorité française y est actuellement
représentée par un aga; on y a placé un détachement de
tirailleurs. Ce territoire relève du cercle du Mzab, et, par
conséquent, de la division d'Alger.
Goléa. - D'Ouargla à Goléa 1,
oasis des Chambaâ, (16,000 palmiers environ), point extrême de
notre domination dans le Sud, il y a 300 kil. environ. En 1873, le
général de Gallifet y conduisit une colonne pour châtier une
fraction
1 Longitude E.,
0°,43' ; Latitude, 31°, 33'.
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des Chambaâ révoltés depuis 1871. On y a établi une maison de
commandement et un caïd. Dans cette
région sont les terres de parcours des Mekhralif el-Djeurb (Mekhralif
galeux), véritables pirates du désert, qui vivaient du pillage des
caravanes, et auxquels nous avons imposé un genre de vie plus
normal.
LES GRANDS CHOTTS.
Au
sud de l'Aurès, s'étend, de l'ouest à l'est, un chapelet de
grands chotts dont l'altitude est inférieure à celle de la
Méditerranée. Un nivellement
géodésique ayant donné pour Biskra la cote 124, que l'on pouvait
considérer comme à peu près exacte, et la cote de 24m,40 pour le
signal de Chegga à l'ouest du chott Melghir, on prit cette cote
pour point de départ, et l'on détermina, en 1874, par un
nivellement géométrique, les cotes de hauteurs du chott Melghir;
elles furent estimées, en certains points, à 20 et à 30 mètres
au-dessous du niveau des eaux de la mer. Il
était assez plausible de supposer que cette dépression
s'accentuait encore plus à l'est, en se rapprochant de la côte, et
l'on conclut trop rapidement à la possibilité de ramener les eaux
dans ce bassin en perçant, par un canal, l'isthme étroit qui le
séparait du golfe de Gabès, c'est-à-dire en rétablissant une
communication que l'on croyait avoir existé à une époque
ancienne. Il se trouva, tout au
contraire, que les premières cotes mesurées étaient les plus
basses, que les fonds se relevaient à l'est, et que, sur une grande
étendue, ils étaient même à un niveau très supérieur |
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