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une manière de vivre semi- européenne. Ils n'ont pas, comme les
Algériens, conservé la caractéristique arabe.
Parmi les Européens, les Maltais et les
Italiens sont les plus nombreux. Ils sont naturellement attirés
dans ce pays par la facilité des communications et par dés
conditions de climat semblables à celles sous lesquelles ils ont
l'habitude de vivre.
La population totale est évaluée à
1,300,000 ou 1,400,000 individus, sur lesquels 39,000 protégés
européens qui comprennent 15,000 Français, 12,000 Italiens, 12,000
Anglais ; ceux-ci sont, pour la plupart, des Maltais.
Les Maltais sont catholiques et habitués
à considérer comme leur protecteur naturel plutôt leur évêque
que leur consul. C'est une des raisons de plus pour la France de
couvrir d'une bienveillante et attentive protection les intérêts
catholiques dans la Régence, et d'y maintenir un clergé français.
Les 15,000 protégés français se
décomposent en 2,800 Français, 8,000 Algériens musulmans, 4,200
juifs algériens.
Les conditions du protectorat sont
réglées par le traité du Bardo (1881) et par le traité de la
Marsa (8 juin 1883) qui attribue au résident général,
représentant du protectorat, une haute autorité sur tous les
services administratifs et une sorte de droit de veto à l'égard
des mesures en désaccord avec la politique française. Il
représente d'ailleurs officiellement le bey dans toutes les
relations extérieures.
Les ministres du bey ne fonctionnent que
sous son contrôle et les administrations sous celui de contrôleurs
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français établis à la Goulette; au Kef, à Nebeul, à Sousse, à
Sfax, à Gafsa.
Le pays est divisé en districts ou outans, administrés par
des caïds ou par des kalifas qui les représentent.
Un tribunal français a été institué à Tunis (27 mars 1883) et
des justices de paix à Tunis, la Goulette, Bizerte, Sousse, Sfax,
Le Kef. Les puissances étrangères ont consenti à la suppression
de leurs tribunaux consulaires et des privilèges que leur
accordaient les capitulations.
Les services financiers ont été réorganisés. La dette publique
a été régularisée, convertie en rentes garanties par l'État
français et réduite à 142,550,000 francs. Le budget se solde par
des plus-values notables.
Le chiffre des exportations s'est augmenté de plus d'un quart;
celui des importations a plus que doublé. Le régime de la
propriété foncière a été réglé; des établissements
d'instruction ont été créés; de grands travaux ont été
entrepris pour la création d'un port à la Goulette, de routes et
de chemins de fer.
La création d'une ligne ferrée qui réunira Gabès à Bône par
Gafsa, Tebessa, et Constantine, décidée en principe, est
destinée à changer singulièrement l'état économique des vastes
pays producteurs de dattes, en assurera définitivement la
pacification, et en permettra l'accès aux capitaux européens.
Enfin, et surtout, la France doit songer à créer un port en eaux
profondes sur les côtes orientales. L'œuvre accomplie par la
France est déjà considérable, et, sans oser promettre que la
Tunisie française |
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