Après le départ de l'amiral de Gueydon, un décret du
12 juin 1873 nomma le général Chanzy gouverneur général
civil de l'Algérie. Le maréchal de Mac-Mahon, Président
de la République, était resté au fond partisan du régime
militaire. Aussi Chanzy reçut-il le commandement supérieur
des forces de terre et de mer, un décret ayant abrogé la
disposition du décret du 24 octobre 1870 qui séparait ces
fonctions de celles du chef de la colonie. Sauf le mot
civil, c'était le rétablissement du gouvernement général
tel à peu près qu'il existait avant la guerre entre les
mains de Mac-Mahon. Le gouverneur avait sous ses ordres deux
hiérarchies distinctes
le directeur des affaires civiles et les préfets d'une
part, le chef d'état-major et les généraux de division
chargés des territoires militaires d'autre part.
Né en 1823, à Nouart, près de Buzancy, dans les Ardennes,
le général Chanzy s'était d'abord engagé à seize ans
comme mousse dans la marine; les injures des matelots, les
coups de garcette et le mal de mer lui firent prendre le
métier en aversion; il s'engagea dans l'artillerie, entra
à Saint-Cyr et devint sous-lieutenant de zouaves en 1843.
Il servit sans interruption en Algérie de 1843 à 1859 et
de 1864 à 1870; sa carrière fut donc essentiellement
africaine. Il avait joué un rôle glorieux dans la défense
nationale, où il commandait la deuxième armée de la
Loire. Élu député des Ardennes, il s'était rallié au
gouvernement républicain.
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