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Aux Maures Andalous, on doit encore l'importation, au XVIe siècle, de l'oranger, dont le fruit, en arabe, s'appelle " narandj " (d'où le mot espagnol " naranja ") et " tchina " le fruit de la Chine. Les orangers ont leurs titres de noblesse et continuent à être la parure principale du pays. Senteurs capiteuses des fleurs d'orangers, parfums des fleurs, murmure des eaux, petits métiers, atmosphère faite de pureté et de langueur, jeux de lumière sur les pentes boisées, marche lente des bourricots dont les couffins sont remplis des oranges précoces de la montagne, tout devient un attrait en une synthèse de sensations polychromes.

 

Les industries furent nombreuses à Blida, surtout sous l'influence des premiers initiateurs. La broderie sur cuir, avec ses entrelacs, ses formes de décoration géométrique, ses fantaisies florales et ses linéaments graphiques, a, sous la direction d'un maître éminent, Ben Omar, encore tout imprégné de la tradition, son école, ses disciples et d'habiles ouvriers. Son digne collègue, à Alger, est notre Sefti qui, dans le silence, l'ombre et la pauvreté, en gardant les morts du cimetière d'El-Kettar, continue l'œuvre patiente des vieux ouvriers d'art. Ces industries charmantes et délicates, si l'on n'y prend garde, auront vite disparu.

D'autre part, pour s'abstraire et promener sa rêverie, les coins de verdure et les jardins abondent. C'est d'abord le " Jardin Bizot " où les essences sont nombreuses, où les arbres ont leur majesté.

Kouba de SIDI-YACOUB.
 

Il fut créé et aménagé, en 1850, par Michel Bizot, général du génie, né à Bitche en 1795 et tué d'une balle dans les tranchées de Sébastopol, en 1855. Il avait été chef du génie à Oran en 1839 et à Constantine en 1849.

 

Pénétrons dans le " Bois sacré " où se dresse la Kouba de Sidi-Yacoub, au milieu des oliviers centenaires. Si ces vieux oliviers pouvaient nous redire les choses du passé, ils nous rappelleraient les péripéties de combats sanglants. En effet, les opérations militaires qui aboutirent à la prise de Blida et à l'occupation des régions montagneuses défendues par les Beni-Salah furent laborieuses et illustrées de faits mémorables (1839-1840).

 

Autour et au-dessus de la petite ville, les promenades, les excursions et les ascensions solliciteront le visiteur.

 
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