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   monument à la sépulture des personnages qui avaient bien mérité de la nation. Les restes de Voltaire, de Rousseau, de Mirabeau, etc., furent les premiers admis à cet honneur. L'empire envoya reposer côte à côte avec eux plus d'un sénateur, qui certainement ne les valait pas. La restauration effaça l'inscription, et refit du temple une église sous l'invocation de la première patronne Ste Geneviève. Le peintre Gros fut appelé à enrichir la coupole d'une fresque, représentant les rois qui ont donné des chartes à la France; cette fresque passe pour son chef-d'œuvre. Depuis juillet une loi a de nouveau consacré le Panthéon à la sépulture des grands citoyens.
« Le palais du Luxembourg, où la chambre des pairs tient ses séances, fut construit en 1615 par Marie de Médicis d'après les dessins de Debrosses. La façade qui regarde le jardin est la seule estimée. Sous le directoire ce palais fut le siége du pouvoir exécutif. Bonaparte, consul à vie, le quitta pour aller s'établir aux Tuileries. Le jardin du Luxembourg offre au printemps la plus belle collection de roses, on y admire aussi une superbe pépinière.
« Le Jardin des plantes est un établissement que les autres capitales envient à Paris, aucune n'en possède un qui puisse rivaliser avec le nôtre; sa fondation remonte à 1636 : l'idée en appartient à Guy de la Brosse, médecin de Louis XIII; mais il a reçu depuis d'immenses développemens. Aujourd'hui cet établissement se compose d'un jardin botanique avec des serres, d'une
    

 

   

ménagerie d'animaux vivans, que nos relations avec l'Égypte ont enrichie d'une giraffe, la seule qui ait pu supporter le climat européen; l'expédition d'Alger lui a envoyé pour commensaux une douzaine de superbes lions. Le cabinet d'anatomie comparée, celui d'histoire naturelle, font aussi l'admiration des savans, et forment un but de promenade fort agréable aux bourgeois de Paris, enchantés de faire, sans se déranger, connaissance avec l'ours des mers polaires, le colibri des tropiques, et l'or pur extrait des mines du Pérou.
« Au Jardin des plantes sont logés des professeurs et se tiennent des cours gratuits de toute espèce. Chaque matin au point du jour, on y peut voir les élèves de l'École de médecine, le livre à la main, s'incliner vers la plante rare dont ils ont étudié chez eux la description écrite, ou le tablier autour des reins et le scalpel au poing, se ranger dans le cabinet d'anatomie autour d'un cadavre, attendant le professeur qui doit diriger la dissection. Paris est aujourd'hui la ville qui réunit le plus de ressources pour les études médicales, aussi les médecins français ont-ils une supériorité incontestable sur ceux de toutes les autres nations.
« Le bâtiment de l'École de médecine, situé non loin de l'Odéon, n'a pas soixante ans d'existence. La première thèse s’y soutint en 1776. Comme monument d'architecture il présente de la rue un aspect remarquable. Imaginez un péristyle de seize jolies colonnes, qui laisse

 
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